Toutes les religions ont voulu traduire les aspirations les plus profondes de l’âme humaine. Aussi, hier comme aujourd’hui, il y aurait grand tort à les considérer comme antagonistes. Ne sont-elles pas par définition les produits d’un syncrétisme ? L’historien sait bien qu’aucune religion n’a eu de naissance comparable à celle de la déesse Athéna, jaillie tout armée du cerveau de Zeus. Par cet ouvrage, André Neyton indique les cheminements qui ont permis au paganisme de participer si largement à l’élaboration de la synthèse chrétienne. Les croyances païennes doivent être pensées de façon extensive, en termes d’influences iraniennes (mystères de Mithra, mazdéisme), égyptiennes (mystères d’Isis), grecques (orphisme, pythagorisme), voire d’influences gnostiques ou orientales. Ces clefs, c’est-à-dire ces moyens d’explication, permettent une compréhension plus profonde du dogme chrétien. Les épisodes de la vie du Christ (de l’Annonciation à la Résurrection) et les miracles sont comparés à leurs parallèles païens. D’autres échos s’accordent avec des figures telles que la Sainte Vierge ou l’Esprit saint, tout comme des analogies existent entre Paradis, Enfer et leurs équivalents issus des paganismes. En fin d’ouvrage, c’est par le biais des fêtes, rituels et symboles que l’auteur dresse des ponts entre la religion révélée et le terreau de croyances qui l’a vue se développer. En s’appuyant sur les textes sacrés et leurs commentateurs, toujours respectueux de la foi, ce travail érudit échappe à tout sectarisme ou apologétique pour insister sur la nécessité de la tolérance.