Tout, dans notre société occidentale, concourt à l'extériorité. Les multiples sollicitations sensorielles, consuméristes, les espaces de plaisir aux formes multiples, les modes d'expression variés de l'ego, orientent l'activité consciente dans une dimension extérieure à soi. Il se produit comme un phénomène d'aimantation de la conscience où l'individu a parfois le sentiment de ne plus s'appartenir. La dimension de l'homme intérieur vient rappeler que le véritable pouvoir est intérieur et que la liberté s'enracine dans la conscience d'être soi. Aucun système politique ou religieux ne peut résister à une conscience individuelle qui a, pour fondement de sa liberté, l'expérience intérieure, encore moins quand cette expérience intérieure est partagée collectivement. Il s'agit ici d'aller au-delà d'une démarche spirituelle favorisant la naissance du Nouvel Homme. Il nous faut retrouver un nouveau fondement à la pensée, la libérant définitivement des contenus idéologiques. L'homme intérieur, à l'issue de son parcours, redécouvre que l'activité de penser émerge de l'expérience de vacuité, participe de l'acte créateur. L'engagement dans cette démarche qui conduit à nous ressaisir de l'activité de penser est la condition même de notre liberté. L'auteur : Christian Miel, titulaire d'un doctorat de psychopathologie fondamentale, psychanalyse et directeur d'établissements médico-sociaux, a déjà publié ''Toxicomanie et hypnose'' et ''La liberté de l'esprit'' (chez le même éditeur) où il explorait et étudiait les états modifiés de conscience.