Dans ses carnets de voyage, Jean-Pierre Brouillaud utilise la cécité et son verbe poétique comme une lampe de poche pour explorer le grand corps palpitant du monde tout en rapprochant amoureusement être et apparence. Et si ce que nous appelons le monde n’était que l’écho de notre peur d’être ? Voici une invitation au voyage qui dérègle les sens, mêlant érotisme, humour, spiritualité, audace et sagacité, par un aventurier aveugle, sans horizon... Un vagabondage sans départ ni retour, réunissant tous les rivages. Il y a là-bas et il y a ici. Là-bas pour lui, la vraie vie ici, en France, le quotidien qu’il veut fuir à n’importe quel prix. Il en résulte une douloureuse tension entre ces deux pôles. Un jour de miracle ordinaire, il réalise qu’ici, c’est partout, et que partout, c’est ici ! Il cesse alors de s’inquiéter, de tout diviser, et d’isoler le voyage du non-voyage, le spirituel du profane.