Le mythe d'Hiram est central dans la franc-maçonnerie. Il en est la pierre de touche. Longtemps ce récit reçut une simple interprétation morale, et ses exégètes mirent en valeur le sens du devoir du chef du chantier, qui, au péril de sa vie, refuse de donner le mot de maître aux mauvais compagnons qui veulent l'avoir, sans le mériter, avant la fin de la construction du temple. Aujourd'hui pourtant de plus en plus, des voix s'élèvent pour questionner le mythe, non pour l'interpréter, mais aussi pour le remettre en cause. Les textes que vous allez lire, et qui ne sont que des exemples parmi d'autres actuels, émanent de deux loges de l'orient stéphanois, Les Élus et Tristan Duché . Leurs auteurs ne sont pas forcément d'accord entre eux et vous remarquerez ici et là des points de vue divergents. Ils furent également diversement accueillis pourtant en interrogeant aujourd'hui Hiram, nous cherchons bien sûr à provoquer des réactions, mais en aucun cas à créer du scandale. Une de nos intuitions est qu'en franc-maçonnerie rien n'est sacré, au sens du moins où rien n'est intouchable, où rien ne peut échapper au questionnement. Dans les ateliers tout doit être, ne peut être que question. Parce que ce qui fonde la maçonnerie est l'interrogation incessante des mythes et des symboles.