Victor-Émile Michelet – dans « Les Compagnons de la Hiérophanie » – a relaté avec une verve flamboyante la quête enthousiaste de jeunes gens talentueux dont il narra l’amour pour la liberté de pensée que l’attrait profond de l’ésotérisme éloignait du conformisme aseptisé, tout autant que de l’académisme frileux et de la dogmatique religieuse opposée à toute forme d’expression gnostique. Le mouvement occultiste de la Belle Époque alla à contre-courant et suscita maintes créations, notamment dans le monde intellectuel et celui des Arts qu’il vivifia à travers l’expression du symbolisme. « Revues, sociétés d’études, congrès, conférences, groupes fermés et sociétés d’initiation, tout fut mis en œuvre », confia Papus (Docteur Gérard Encausse), le plus prolixe auteur occultiste de cette période. Dans la revue « L’initiation » qu’il fonda en 1888, puis dans « Le Voile d’Isis », les articles se succédaient chaque mois, on y exposait toutes les formes de traditions ésotériques, des initiations, la gnose, les facultés ou pouvoirs occultes de l’homme, les arts divinatoires, l’hermétisme, notamment l’alchimie glorieuse. Or d’alchimie il est question ici, dans cet ouvrage que nous éditons, un recueil de textes qui furent publiés dans « L’Initiation » et que nous reproduisons en fac-similés. Les sujets traités abordent des questions historiques, des aspects doctrinaux, des considérations d’ordre pratique - nous dirons volontiers de laboratoire - une approche des symboles hermétiques se trouve également exposée ainsi que des correspondances (lettres) qui unissaient des chercheurs éperdus de la pierre philosophale.