Depuis 1992, le pourcentage d'enfants sous médication psychostimulante ne cesse d'augmenter. Jadis, les statistiques parlaient de 3~5%, puis de 5~8%, maintenant la norme est de 8~14%. Sur quelle base ? Une société en perte de repère ? Un élargissement des critères ? D'habiles campagnes de sensibilisation ? Se pourrait-il que les adultes, aux prises avec toute une série de difficultés, ne voient pas les impacts de leurs choix sur les enfants et les ados ? Se pourrait-il que le système que nous avons mis en place pour eux soit dysfonctionnel ? Que la société crée tellement d'inégalité et de situations absurdes que les jeunes se perdent en tentant de s'adapter ? Au fil de ses réflexions, une question simple mais essentielle s'est imposée au docteur Joël Monzée, neuroscientifique et psychothérapeute : et si on laissait vivre les enfants et les adolescents ? Il suggère de prendre conscience de ce que vivent les jeunes afin de leur offrir un espace dans lequel ils pourront s'épanouir, au sein duquel ils pourront ressentir leurs espoirs, leurs aspirations et leurs choix. Il ne s'agit pas de céder aux caprices ni des enfants ni des ados, mais plutôt de favoriser une intervention ferme et bienveillante, tant de la part des parents que des différents intervenants, dans une grande cohérence du cadre éducatif et une constance dans le lien qui passe immanquablement par une qualité de présence de la part des adultes. Dans un langage convenant aux professionnels mais particulièrement adapté aux parents, Joël Monzée nous propose d'oser vivre différemment avec nos enfants et nos adolescents.