''Il importe peu, pour le moment, que nos sacerdoces chrétiens, divisés entre eux, n'aient pas soulevé le voile étendu à dessein par Moïse sur sa cosmogonie, par Jésus sur sa Promesse de l'Avènement du Règne de Dieu. Ce qui importe ici, c'est que dans l'Etat Social européen, dans cette universelle église laïque, non constituée encore, mais en avance de moralité et d'intellectualité sur ses directions politiques et sacerdotales, Israël, couvert par Jésus-Christ, son Souverain Pontife et le nôtre, protégé par le souffle de cette Âme Sociale épars dans l'opinion publique, est encore plus chez lui que chez nous, en Europe même, et cela de par les droits les plus sacrés. Il lui importe donc au premier chef, que le Christianisme s'accomplisse socialement, de haut en bas, par la distinction définitive de l'Autorité et du Pouvoir, par la reconstitution des trois grands Ordres Sociaux institués par Moïse, par la Synarchie enfin, de peur que les Eglises et les Etats opposés entre eux ne s'écroulent dans les tempêtes militaires et révolutionnaires, non seulement sur la tête des Chrétiens, mais aussi sur la tête des Israélites. Il importe enfin à Israël de reprendre sa grande mission, de préparer son propre triomphe, d'aider la Chrétienté tout entière à exécuter, en Europe d'abord, sur toute la Terre ensuite et dans toute leur immense portée sociale, le Testament de Moïse et celui de Jésus-Christ, majeure et mineure d'une même conclusion organique, divin legs de la plus vieille Tradition, de la plus auguste Sagesse, de la plus divine Science de notre antique Humanité. C'est pourquoi, moi chrétien laïque, j'écris pour les Israélites ce livre dans l'Esprit d'une nouvelle et toute scientifique alliance en Jésus-Christ et en Moïse.'' Saint Yves D'Alveydre, 1884.