Évoquer le Christ dans le cadre de la Franc-maçonnerie, c'est appréhender la dimension ésotérique du christianisme, l'ésotérisme chrétien, en corrélation avec la démarche maçonnique, indépendamment de tout dogme religieux. Ainsi, peut-on faire un parallèle entre les pierres vivantes , constituées par l'assemblée des chrétiens qu'évoquait Jésus dans les Évangiles, et le temple spirituel que les maçons doivent construire en eux. Le rapprochement avec l'art de bâtir, emprunté aux Écritures, se retrouve dans des expressions maçonniques comme le Grand Architecte de l'Univers . Enfin, Jésus lui-même n'est-il pas appelé le charpentier ? Si l'on remonte dans le temps, jusqu'à celui de la Maçonnerie opérative, on constate que celle-ci était spécifiquement chrétienne. Dans la Maçonnerie spéculative moderne qui s'inscrit dans sa droite lignée, le Christ n'est pas mentionné explicitement dans les rites, mais il y est souvent fait allusion par le biais de la métaphore, de l'allégorie et du symbole (Croix, Rose mystique, Phoenix, Pélican, Brillante étoile du matin…). La référence au Christ se retrouve également dans les Hauts Grades maçonniques qui font souvent écho au Nouveau Testament ou à l'Apocalypse de Jean. Jean-François Blondel livre un travail brillant pour éclairer les rapports entre la Franc-maçonnerie, la religion et la laïcité, par-delà les idées reçues couramment colportées sur le sujet.