Si le Compagnonnage est souvent comparé à la Franc-maçonnerie, beaucoup de points l'en éloignent. Comme cette dernière, le Compagnonnage a des rites de réception, des légendes fondatrices et des symboles. Mais il est avant tout une société initiatique de métiers : par la confection d'un chef-d'œuvre, reflet de lui-même, le compagnon va donner un sens à sa vie. Nous ne connaissons véritablement les compagnonnages et leur histoire que depuis 1838, avec les écrits d'Agricol Perdiguier. Jusque-là, nous n'avions que des récits légendaires. Si la Franc-maçonnerie se réclame aujourd'hui d'un lointain passé opératif , et, comme le Compagnonnage, se déclare être l'héritière des bâtisseurs de cathédrales , elle est une société à caractère spéculatif, où, par la réflexion sur les symboles, le Maçon va se construire intérieurement. Les deux sociétés ne se sont jamais rencontrées. Cependant, au XIXème siècle, des compagnons, de leur initiative personnelle, ont été reçus en Franc-maçonnerie, et ont rapporté dans leurs rites des symboles lui appartenant. Aujourd'hui, le Compagnonnage est classé au Patrimoine mondial culturel immatériel par l'Unesco, honorant cette société d'hommes de métiers qui a su, au fil des siècles, s'adapter aux derniers progrès de la technologie moderne.